lundi 11 janvier 2010

Thérèse d'Avila Vie,2



LA VIDA - VIE - AUTOBIOGRAPHY

Thérèse d’Avila, Vie 2, extraits

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie.

Une ado qui se cherche: fragilités, écueils et chemin de lumière

Si je ne me trompe, voici les premières causes le mon infidélité. Plus d'une fois elles ont provoqué en moi cette réflexion: combien coupables sont les parents qui ne cherchent pas à offrir sans cesse à leurs enfants l'exemple et les leçons de la vertu. J'avais, comme je l'ai dit, une mère d'un rare mérite; néanmoins, parvenue à l'âge de raison, je ne prenais presque rien de ce qu'il y avait de bon en elle; et ce qui ne l'était pas me fut très nuisible. Elle aimait à lire les livres de chevalerie Pour elle, ce n'était qu'un délassement après l'accomplissement de tous ses devoirs; il n'en était pas ainsi pour mes frères et pour moi, car nous précipitions notre travail pour nous adonner à ces lectures…
Si j'avais un conseil à donner à un père et à une mère, je leur dirais de considérer de près avec quelles personnes leurs enfants se lient à cet âge; car, ayant naturellement plus de pente au mal qu'au bien, ils peuvent rencontrer dans ces liaisons de grands dangers pour la vertu. J'en ai fait l'expérience: j'avais une sœur beaucoup plus âgée que moi, en qui je voyais une vertu irréprochable et une bonté parfaite; et cependant je ne prenais rien d'elle, tandis que je fis bientôt passer dans mon âme les mauvaises qualités d'une parente qui nous visitait souvent…


J'avais, je crois, un peu plus de quatorze ans lorsque s'établit entre nous ce lien d'amitié et cette confidence intime; et, dans toute cette première époque de ma vie, je ne trouve aucun péché mortel qui m'ait séparée de Dieu. Ce qui me sauva, ce fut sa crainte que je ne perdis jamais, et une crainte plus grande encore de manquer aux lois de l'honneur.


(On reconnaît ici la castillane, la fille de race, qui veut à tout prix conserver l'estime, la considération extérieure que les hommes accordent à la vertu. La langue espagnole appelle ce noble sentiment honra. Elle nomme honor la qualité intérieure, la disposition de l'âme à ne rien faire qui blesse la conscience. Quand la sainte nous dit qu'elle « craint de perdre l'honneur », qu'elle « va contre les lois de l'honneur » elle emploie la mot honra.)

…je suis convaincue que, si, à cet âge, je m'étais liée avec des personnes vertueuses, j'aurais persévéré dans la vertu. Oui, si l'on m'avait alors enseigné à craindre le Seigneur, mon âme aurait puisé dans de telles leçons assez de force pour ne pas tomber.



...trois mois s'étaient à peine écoulés depuis que je me laissais aller à ces vanités, lorsqu'on me fit entrer dans un couvent de la ville, où l'on élevait des jeunes filles de ma condition…

A mon arrivée au couvent, mon âme était pleine d'angoisses; mais huit jours s'étaient à peine écoulés, et déjà je me trouvais beaucoup plus heureuse dans cet asile que dans la maison de mon père. De leur côté, toutes les habitantes du monastère étaient contentes de ma présence au milieu d'elles, et me témoignaient beaucoup d'affection… Je sentis alors renaître en mon âme ces saintes habitudes de mon premier âge, et je compris quelle immense faveur Dieu accorde à ceux qu'il met dans la compagnie des gens de bien. On eût dit que sa Majesté cherchait avec sollicitude et persévérance un moyen de me rappeler à elle. O Seigneur, soyez béni de m'avoir supportée si longtemps!


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