jeudi 28 janvier 2010

Thérèse d'Avila, Vie 4

LA VIDA - VIE - AUTOBIOGRAPHY

Thérèse d’Avila, Vie 4, extraits

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie

Départ déchirant de la maison paternelle - joies et épreuves dans sa nouvelle vie au Carmel de l'Incarnation - comment elle s'y prend pour prier.

Tandis que je méditais mon dessein, j'eus le bonheur de persuader à l'un de mes frères (Antonio), en lui montrant la vanité du monde, d'embrasser l'état religieux. Ainsi il fut convenu entre nous qu'un jour, de grand matin, il me conduirait au monastère (Monastère de l’Incarnation à Avila) où était cette amie pour laquelle j'avais une grande affection…
Oui, je dis vrai, et le souvenir m'en est encore présent, lorsque je sortis de la maison de mon père, ma douleur fut telle, que ma dernière heure, je le crois, ne peut m'en réserver une plus grande. Il me semblait que tous mes os se détachaient les uns des autres. L'amour de Dieu n'étant pas en moi assez fort pour surmonter celui de mon père et de mes parents, je me faisais une indicible violence, et si le Seigneur ne m'eût aidée, mes considérations auraient été impuissantes à me faire aller de l'avant. Mais à ce moment il me donna le courage de triompher de moi-même, et j'exécutai mon dessein.
Lorsque je reçus l'habit, le Seigneur me fit comprendre combien il favorise ceux qui s'imposent violence pour le servir… Toutes les pratiques de la vie religieuse me devenaient une source de délices. Parfois, il m'arrivait de balayer aux mêmes heures que je donnais jadis à mes plaisirs et à nies parures; alors la seule pensée qu'enfin je n'étais plus esclave de ces vanités, répandait dans mon cœur une joie nouvelle; j'en étais étonnée, et je ne voyais point d'où elle pouvait me venir…

Malgré tant de bonheur, ma santé ne résista point au changement de vie et de nourriture. Mes défaillances augmentèrent, et il me prit un mal de cœur si violent, qu'il inspirait de l'effroi; ajoutez à cela toute une complication de maux. C'est ainsi que je passai cette première année…Mon mal était à un tel degré de gravité, que j'étais presque toujours sur le point de m'évanouir; souvent même je perdais entièrement connaissance. Mon père, avec des soins incroyables, cherchait quelque remède; les médecins de l'endroit n'en trouvant point, il ne balança pas à me conduire dans un lieu fort renommé...Mon séjour dans ce pays fut à peu près d'un an.

Je revis en passant cet oncle dont la maison se trouvait, comme je l'ai dit, sur notre chemin. Il me fit présent d'un livre qui avait pour titre: Le Troisième Abécédaire; c'était un traité de l'oraison de recueillement… J'avais lu, durant cette première année, plusieurs bons livres… J'ignorais néanmoins encore comment je devais faire oraison et me recueillir. Ce traité me causa donc le plus grand plaisir; et je résolus de suivre le chemin qu'il me traçait, avec toute l'application dont je serais capable…


Voici quelle était ma manière d'oraison. Je tâchais, au que je le pouvais, de considérer Jésus-Christ notre bien et notre maître comme présent au fond de mon âme. Chaque mystère de sa vie que je méditais, je me le représentais ainsi dans ce sanctuaire intérieur…
Je le reconnais maintenant, ce fut par une conduite particulière de Notre-Seigneur que, pendant dix-huit ans, je ne trouvai aucun maître spirituel…
Jamais, durant tout ce temps, excepté quand je venais de communier, je n'osais aborder l'oraison sans un livre. Sans lui, mon âme éprouvait le même effroi que si elle avait eu à lutter seule contre une multitude ennemie; l'ayant à côté de moi, j'étais tranquille. C'était une compagnie, c'était de plus un bouclier sur lequel je recevais les coups des pensées importunes qui venaient troubler mon oraison… quelquefois je ne lisais que quelques lignes; d'autres fois je lisais plusieurs pages: c'était suivant la grâce que Notre Seigneur m'accordait.
Dans ces heureux commencements, il me semblait qu'avec des livres et de la solitude, aucun danger n'aurait pu me ravir un si grand bien. Je crois même qu'avec la grâce de Dieu il en eût été ainsi, si un guide spirituel, ou quelqu'un enfin, m'eût éloignée ou du moins promptement retirée des occasions dangereuses…
Que de fois, en reportant la vue sur cette époque de ma vie, j'ai considéré avec étonnement la bonté infinie de Dieu! Que de fois mon âme s'est délectée dans la contemplation de sa magnificence et de sa miséricorde! Qu'il soit béni de tant de bienfaits!...

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