lundi 1 mars 2010

Thérèse d'Avila, Vie 8 , extraits

Thérèse d’Avila, Vie 8, extraits


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie




Le combat de l'oraison


Pendant près de vingt ans, je traversai cette mer pleine d'orages. Je tombais, je me relevais, faiblement sans doute, puisque je retombais encore.
Quand j'étais au milieu des vains plaisirs du monde, le souvenir de ce que je devais à Dieu venait répandre l'amertume dans mon âme; et quand j'étais avec Dieu, les affections du monde portaient le trouble dans mon cœur…
Toutefois, je vois clairement que Dieu usa à mon égard d'une bien grande miséricorde, en me conservant, au milieu de mes relations avec le monde, la hardiesse de faire oraison...
Ainsi, sauf l'année que je viens de mentionner, sur vingt-huit ans écoulés depuis que je commençai à faire oraison, j'en ai passé plus de dix-huit dans ce combat et cette lutte d'une âme partagée entre Dieu et le monde…

Deux raisons m'ont déterminée à raconter avec tant de soin ces particularités: la première, pour faire voir la miséricorde de Dieu et mon ingratitude; la seconde, pour faire comprendre de quel inestimable trésor Dieu enrichit une âme en la disposant à s'adonner résolument à l'oraison…



Quant à ceux qui ne s'adonnent pas encore à l'oraison, je les conjure de ne pas se priver d'un bien si précieux. Là, rien à craindre et tout à désirer. Les progrès seront lents: soit…Mais, du moins, on apprendra peu à peu à connaître le chemin du ciel. Et si l'on y marche avec persévérance, j'attends tout de la miséricorde de Dieu: ce n'est pas en vain qu'on le choisit pour ami. Car, d'après moi, l'oraison n'est qu'un commerce d'amitié, où l'âme s'entretient seul à seul avec Celui dont elle sait qu'elle est aimée. Mais vous ne l'aimez pas encore, direz-vous. N'importe…Mais la vue d'une amitié si avantageuse pour vous, et qui part d'un cœur si aimant, doit être assez puissante pour vous faire passer par-dessus les difficultés que vous éprouvez à rester longtemps avec Celui qui est si différent de vous.

O bonté infinie de mon Dieu! je viens, ce me semble, de peindre au naturel ce qui se passe entre vous et moi…Oui, vous souffrez en votre présence celui que votre société fatigue! O mon Maître! quel excellent ami vous êtes à son égard! quels témoignages d'amour vous lui prodiguez! quelle bonté à le supporter, à l'attendre! Avec quelle condescendance, jusqu'à ce qu'il se plie à votre humeur, vous daignez vous prêter à la sienne! Vous lui tenez compte, Seigneur, de quelques moments qu'il donne à votre amour, et un instant de repentir vous fait oublier toutes ses offenses.
Mais très souvent, et pendant des années, je me préoccupais moins d’utiles et saintes réflexions, que du désir d'entendre l'horloge m'annoncer la fin de l'heure consacrée à la prière. Bien des fois, je l'avoue, j'aurais préféré la plus rude pénitence au tourment de me recueillir pour l'oraison…Si Dieu me supporta si longtemps malgré tant de misère et si, comme il est visible, il me fit trouver dans l'oraison le remède à tous mes maux, quel est celui, si méchant qu'il soit, qui devra craindre de s'y appliquer?…

Qui pourrait manquer de confiance, en voyant combien de temps il m'a soufferte, uniquement parce que, désirant sa compagnie, je m'efforçais de trouver des heures et de la solitude pour être avec lui?...


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