lundi 20 décembre 2010

Thérèse d'Avila, chemin de perfection1 extraits (Escorial)


Thérèse d'Avila,

Chemin de perfection 1, extraits (Escorial)


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.


PROLOGUE
1 Les sœurs de ce monastère de Saint-Joseph ont su que le Père Dominique Banez, de l’Ordre de saint Dominique, actuellement mon confesseur, m’avait permis d’écrire sur l’oraison ; il semble en effet qu’ayant traité avec un grand nombre de personnes spirituelles et saintes, je pourrai y réussir. Elles n’ont donc cessé de m’importuner pour que je me mette à l’ouvrage, tant leur amour pour moi est grand. Il existe de nombreux livres sur la prière, écrits par des auteurs qui savent - et ont su - ce qu’ils disent, mais il semble que l’amour rende plus agréable des choses énoncées en un style imparfait et défectueux qu’en un autre absolument parfait …Grâce à leur prière et à leur humilité, le Seigneur voudra peut-être que je parvienne à dire quelque chose qui leur soit profitable, et il me le donnera pour que je le leur donne....


2 Je pense indiquer quelques remèdes à des tentations de religieuses et exposer le dessein que j’ai eu en fondant cette maison. Je veux dire " fonder " sur la base de la perfection qui y règne …


CHAPITRE 1


1 Quand j’ai commencé à fonder ce monastère …mon intention n’était pas qu’il y eût tant de rigueur extérieure, ni que ce fût sans revenus ; au contraire, j’aurais voulu que rien n’y manquât ; enfin, j’étais faible et imparfaite, bien que guidée par de bonnes intentions plutôt que par le souci de mon bien-être.
2 Ayant appris les dommages causés en France par ces luthériens…je me désolai beaucoup et, comme si j’eusse pu ou eusse été quelque chose, je pleurai devant le Seigneur et je le suppliai de porter remède à un si grand mal. Il me semble que j’aurais donné mille vies pour sauver une seule âme parmi toutes celles que je voyais se perdre … Je me déterminai donc à faire le tout petit peu qui dépendait de moi et était à ma portée, c’est-à-dire : suivre les conseils évangéliques aussi parfaitement que possible et tenter que les quelques religieuses de ce monastère fissent de même, confiante en la grande bonté de Dieu qui ne manque jamais d’aider celui qui se détermine à tout quitter pour lui… Toutes occupées à prier pour les défenseurs de l’Église, pour les prédicateurs et les théologiens qui la soutiennent, nous aiderions, dans la mesure de nos forces, ce cher Seigneur qui se voit si harcelé par ceux-là mêmes à qui il a fait tant de bien…

4 …mon coeur se brise en voyant tant d’âmes se perdre ; mais, pour que ce malheur soit moindre, je voudrais n’en pas voir se perdre chaque jour davantage.

5 O mes soeurs dans le Christ ! aidez-moi à l’en supplier, c’est dans ce but que le Seigneur nous a réunies ici ; c’est là votre vocation ; ce sont là vos affaires ; là doivent tendre vos désirs ; ici sont vos larmes ; voilà l’objet de vos demandes ; non, mes soeurs, vous n’êtes pas ici pour vous occuper des affaires du monde ; je ris vraiment, ou plutôt je m’afflige des choses que l’on vient ici nous recommander ; on vient nous demander jusqu’à prier Dieu pour des intérêts et des procès d’argent, quand je voudrais voir ces mêmes personnes supplier Dieu de leur accorder la grâce de fouler ces choses aux pieds. Leur intention est bonne et, pour dire vrai, je recommande leurs affaires à Dieu, mais je suis sûre qu’il ne m’écoute jamais. Le monde est en feu, on veut pour ainsi dire condamner à nouveau le Christ, on lève contre lui mille faux témoignages, on veut détruire son Église, et nous perdrions notre temps à présenter à Dieu des demandes qui, si elles venaient à être exaucées, feraient qu’il y ait une âme de moins au ciel ? Non, mes soeurs, les temps ne sont pas à traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance…
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