jeudi 23 février 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 70, extraits

Thérèse d'Avila
Chemin de perfection 70,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection

Parle de l’amour de Dieu.

1 Pensez-vous, mes filles, qu’il importe peu au démon de jeter le doute sur ce point ? Il y gagne beaucoup, car il cause deux préjudices bien connus, sans parler des autres ; en premier lieu, il remplit de craintes les âmes qui désirent faire oraison, car elles ont peur d’être trompées à leur tour ; en second lieu, il en dissuade un grand nombre de s’approcher davantage de Dieu ; en effet, il y a de nombreuses âmes qui, croyant que Dieu, dans son immense bonté, se communique si intimement à une personne misérable, pensent qu’il fera la même chose avec elles, et elles ont raison…

2 Ainsi donc, mes soeurs, quand vous reconnaîtrez cet amour chez l’une d’entre vous, louez Dieu et remerciez-le, mais ne croyez pas pour autant que cette soeur soit en sécurité ; au contraire, aidez-la en priant davantage pour elle, car personne ne peut être en sécurité tant qu’il vit ici-bas plongé dans les périls de cette mer sur laquelle nous naviguons ; mais, je le répète, on reconnaît tout de suite cet amour, là où il se trouve. Puisque nous sommes impuissants à cacher l’amour qu’un malheureux homme éprouve pour une pauvre femme … comment pourrait-on cacher un amour aussi fort que celui de Dieu, un amour qui repose sur de telles fondations, qui a tant à aimer et tant de raisons d’aimer ? Enfin, c’est vraiment de l’amour…

3 Daigne Sa Majesté nous donner à goûter l’amour divin avant de nous retirer de cette vie, car à l’heure de la mort, ce sera pour nous une chose inestimable d’avoir aimé par-dessus tout, aimé avec une passion capable de nous conduire au dépassement de nous-mêmes, ce Seigneur qui va nous juger. Nous pourrons comparaître confiants devant son tribunal pour la remise de nos dettes ; ce ne sera pas aller en terre étrangère, mais en notre propre pays puisque c’est le pays de celui que nous aimons tant…

4 …Ne cherchons pas nos aises, mes filles, nous sommes bien ici ; ce n’est qu’une nuit à passer dans une mauvaise auberge. Louons Dieu, et ayons toujours soin de le supplier qu’il nous tienne par la main, nous et tous les pécheurs, et qu’il ne nous laisse pas succomber à ces tentations déguisées.

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