mardi 10 décembre 2013

HOMELIE DU 2EME DIMANCHE DE L’AVENT A


 HOMELIE DU 2EME DIMANCHE DE L’AVENT A
CARMEL SAINT MAUR.- Père Africain Mutabazi

La liturgie de ce 2ème dimanche de l’Avent nous annonce une Bonne nouvelle : Dieu a le grand désir de nous sauver. Il veut le bonheur de tous les hommes. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il envoie des messagers qui sont ses proches. Les messagers de Dieu ont pour mission d’annoncer le Christ (le Messie). Tout au long de ce temps de l’Avent, nous sommes invités à accueillir sa parole et à nous laisser transformer par elle.

Isaïe s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. La population a souffert de la guerre avec les pays voisins. Elle a été humiliée et fragilisée par plusieurs défaites. Mais pour Dieu, rien n’est jamais définitivement perdu. Il y a encore la place au bonheur, à la dignité, à la paix et à la tranquillité. Au nom de sa foi, et sa confiance en Dieu, le prophète Isaïe est chargé d’annoncer la Bonne Nouvelle au peuple, l’arrivée d’un Sauveur.

Les paroles d’Isaïe nous rejoignent dans notre monde d’aujourd’hui. Les radios et télévisions nous informent sur ce qui se passe dans le monde. De nombreux chrétiens souffrent de la persécution.  Beaucoup d’hommes et de femmes sont victimes de guerres et conflits (Centre Afrique et Syrie). La famine, les maladies, les catastrophes continuent d’endeuiller les familles. Beaucoup de personnes dans le monde et même chez nous souffrent de l’indifférence, de la solitude et de l'isolement. La foi des chrétiens est considérée comme dépassée.

Par notre baptême, nous avons la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle dans notre société confrontée à de multiples problèmes. Nous sommes appelés à apporter un message de paix, de joie et de bonheur.  Le prophète Isaïe nous rappelle que nous ne devons pas craindre la dictature du relativisme et de la sécularisation.  C’est sur Dieu que nous devons nous appuyer pour construire notre vie et notre société.

L’Evangile nous parle d’un autre messager de Dieu. Il s’agit de Jean Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, celui qui a directement annoncé la venue du Messie. Sa prédication se passe dans le désert de Judée. Dans le langage biblique, le  désert c’est le lieu de la conversion.  Aller au désert c’est se retirer loin des bruits du monde et des sollicitations publicitaires modernes. C’est aussi se détacher de toute chose superficielle pour ne retenir que l’essentiel. Préparer la venue du Seigneur.

Comme les prophètes qui l’ont précédé, il a un double langage : il est doux et encourageant pour les humbles, et il est dur et menaçant pour les orgueilleux. Il ne s’en prend pas à des personnes ni à des catégories de personnes. Son but c’est de rejoindre chacun dans ce qu’il vit : rassurer les petits  et réveiller ceux qui se croient arrivés au sommet. Jean Baptiste attire leur attention sur leurs comportements. Et les appelle à la conversion.

Ce temps de l’Avent nous invite à revenir à l’Evangile et apprendre à regarder le monde avec le regard de Dieu, un regard plein d’amour et d’espérance. « Produisez des fruits qui expriment votre conversion » nous dit Jean Baptiste. Prier tous les jours et aller à la messe c’est bien, c’est même indispensable et vital. Mais le témoignage de notre vie rend crédible la parole de Dieu que nous annonçons. Les  fruits que Dieu attend de nous, c’est le partage avec celui qui a faim et froid, c’est le souci et l'attention aux besoins des autres. C’est le soutien apporté aux autres, c’est aussi lutter contre tout ce qui détruit une personne, un groupe et une société.

Actuellement nous entendons parler des armes de destruction massive. C’est vrai qu’elles existent et elles font mal. Mais nous oublions celles qui anéantissent le plus notre monde et nos pays à savoir l’égoïsme, l’indifférence, l’injustice sociale, les scandales financiers qui plongent les plus pauvres dans la misère. Préparer la venue du Seigneur dans notre vie et notre monde, cela passe par des gestes d’accueil, de partage et de réconciliation.

C’est dans les gestes d’amour et de partage que nous reconnaissons la présence et l’action de l’Esprit Saint en nous. Ils sont le signe que Dieu est déjà parmi nous. Nous sommes invités à l’accueillir en accueillant tous nos frères et sœurs. En ce jour, Jean Baptiste nous oriente vers Celui qui doit baptiser dans l’Esprit Saint et le feu. En suivant le Seigneur Jésus, nous sommes plongés dans l’amour de Dieu. Que cette Eucharistie nous permette de partager ce bonheur avec tous ceux qui nous entourent.

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