mardi 3 février 2015

3 Février 2015, Quelques pistes de réflexion

3 Février 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

La fête de la Présentation nous a détournés de l’épisode de la libération du possédé de Gérasa et de la perte du troupeau de co-chons. Et maintenant Jésus revient en Galilée. Et par deux fois, il montre ce qu’il fait quand la vie s’en va : un chef de synagogue le sollicite pour aller guérir sa fille. Et une femme souffrant de pertes de sang depuis 12 ans, s’approche et le touche par derrière. Cette femme n’a plus de statut : impure, elle brave un interdit pour se mêler à la foule. Elle ne peut plus donner la vie, au contraire elle la perd. Elle a dépensé tous ses biens, et son état a plutôt empiré. Bien que vivante, mais elle est déjà morte. Son seul objectif : toucher Jésus.

C’est aussi le désir du chef de la synagogue pour sa fille : « Viens lui imposer les mains pour qu’elle vive ». Cette insertion du récit de la femme pris en sandwich dans le récit qui concerne la jeune fille est une construction qu’on retrouve quelquefois chez Marc et qui enrichit le message qu’il veut laisser. Il insiste sur trois aspects : le contact physique. Le chef de synagogue demande à Jésus d’imposer les mains, la femme veut le toucher. Jésus sait qu’une force est sortie de lui et demande : « qui m’a touché ? ». Jésus saisit la main de l’enfant – un geste bien plus simple et quotidien que l’imposition des mains - et lui dit de se lever. La nature de la guérison est le deuxième aspect à repérer : la femme perd son sang et se trouve incapable de donner la vie et la jeune fille morte n’aura jamais cette possibilité. Et Jésus les rend toutes deux à la vie ; il re-suscite la vie. Chez la jeune fille, Jésus emmène seulement Pierre, Jacques et Jean – mais il leur enjoint de garder le secret – Il faut du temps pour comprendre un tel événement…. Le troisième point c’est la nécessité de la foi pour vivre une vraie rencontre avec Jésus : Jésus souligne la foi de la femme… et quand on annonce la mort de la jeune fille, Jésus dit à son père : « crois seulement ».

Quel relief prend alors la lettre aux Hébreux quand son auteur parle d’endurance et dit d’avoir les yeux fixés sur Jésus. « Jésus est à l’origine et au terme de la foi ». Jésus ouvre le chemin de la foi chez ceux qu’il rencontre, le père de la jeune fille et cette femme qui perd son sang… Leur foi articulée à l’espérance devient endurance. C’est le régime de notre vie comme c’est celui de la vie du Christ. Avec un mélange de joie et de mépris de la honte… Jésus ne revendique pas la joie et la victoire éclatante des orgueilleux, et il « méprise la honte » de la croix où les hommes voulaient le laisser disparaitre tout autant que cette femme ou cette jeune fille. Pour Jésus ce qui compte, c’est la foi de cette femme, « ta foi t’a sauvée », et la nourriture que les parents peuvent donner à cet enfant. Jésus re-suscite la vie et cette vie se construit aussi avec notre foi et nos actes.

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