vendredi 3 avril 2015

Homélie Vendredi Saint 2015 -

Homélie Vendredi Saint 2015 -
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Isaïe 52,13 à 53-12 ; Psaume 30 ; Hébreux 4,4-16 ; 5,7-9 ; Jean 18,1 à 19,42

Il nous est sans doute arrivé d’accompagner un proche dans ses derniers moments.

Quelques gestes de tendresse.

Quelques paroles douces et discrètes.

On recueille précieusement les dernières paroles, comme un testament, destinées à être partagées et gardées.

Par ce récit de la Passion, Saint Jean nous invite à être là, au pied de la Croix, comme lui, comme Marie. Il nous fait partager les derniers mots de Jésus, qui traversent les siècles pour tenir ouvertes en permanence les portes de l’Amour.

Ils crucifièrent Jésus.

Jean  nous transmet trois paroles entendues de Jésus sur la Croix :

-         « Voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, il dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère » (Jean 29,26-27).

Paroles de responsabilité, qui remettent l’un à l’autre : Jean et nous à Marie, et Marie à Jean et à nous. On est confiés les uns aux autres.

Jésus sur la Croix, dans le don de l’Amour, ouvre des relations nouvelles entre nous. Il nous remet les uns aux autres, comme il l’a fait hier soir par le lavement des pieds et l’Eucharistie.

« Voici ta mère – ton fils, voici ton frère, voici ta sœur, voici tes frères et sœurs.

-         « Après cela, Jésus dit : ‘J’ai soif » (Jean 29,28).

Un appel du plus profond de son humanité vers les hommes, vers Dieu son Père.

Ce cri est celui de tous ceux et de toutes celles qui ont un besoin d’eau vive, de fraîcheur, de soulagement, de réconfort, besoin de réhydrater le corps souffrant et le cœur desséché par toutes sortes de passions.

« J’ai soif. »

On lui donne du vinaigre. La méchanceté et la perversion humaines n’ont souvent pas de limites. Le vinaigre a achevé l’œuvre de la mort.

Comme Saint Jean, entendons cet appel, qui peut être aussi le nôtre : « J’ai soif. » - pour tendre l’eau vive et réconfortante de l’Amour.

-         « Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : ‘Tout est accompli » (Jean 29,30)

à la fois les œuvres du mal et les œuvres de l’amour, du don.

La nuit a vaincu celui qui a créé le jour.

La haine a vaincu celui qui a créé l’amour.

La mort a vaincu celui qui a créé la vie.

La peur a vaincu celui qui a créé la joie.

« C’est là qu’ils le déposèrent » (Jean 29,42).

« Tout est accompli » - tout reste à accomplir, à mener à l’accomplissement plénier.

Tout est semé, tout reste à germer…

A nous de donner les signes de cet accomplissement, de cette germination de l’Amour.

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