vendredi 5 février 2016

5 février 2016, Quelques pistes de réflexion

5 février 2016, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Même si les revues people n’entrent pas au Carmel, les deux lectures d’aujourd’hui les valent bien. Ben Sira le sage y ajoute cependant un regard de sagesse quand il résume toute la vie de David : ses luttes de jeune berger avec les bêtes féroces, les guerres et les combats menés pour son peuple, l’organisation du culte et de la liturgie du Temple et enfin même ses erreurs et ses péchés. Un éditeur qui est aussi écrivain posait la question dans le journal La Croix de lundi dernier ; « serait-il honteux de dire d’un people qu’il a renoué avec le christianisme et que cette foi a compté dans sa vie ? » Et il ajoutait que, dans notre monde, on passe toujours le religieux sous silence. La Bible ne fait pas ainsi ; elle parle de la vie, bonne ou mauvaise ; elle ne trace pas des portraits idéaux avec une couleur unie : l’histoire de David relue ces derniers jours, est une histoire chamarrée où Dieu est présent et que Ben Sira résume ainsi : « David a aimé son Créateur ». Et le regard de sagesse de Ben Sira laisse entendre que même le péché contribue à la gloire de Dieu quand nous accueillons son pardon.
 
L’évangile de Marc marque aussi sa différence avec les revues people en mettant en avant que la vérité dérange. Bien sûr ce genre de revues ne recherche pas la vérité mais les potins. Et les potins, la rumeur populaire sur la résurrection de Jean, cela attire l’attention d’Hérode : il pense que la résurrection de Jean le blanchirait de la responsabilité de sa mort.

Nous sommes dans les coulisses de la violence, avec le moment favorable de l’anniversaire d’Hérode qui tourne au drame, avec une jeune fille qui danse mais une danse de la mort. Une jeune fille incapable de penser par elle-même : il lui faut sa mère pour savoir ce qu’elle doit faire et cette mère est incapable de l’ouvrir à la liberté : elle préfère se servir d’elle. Finalement, seul Jean est capable de penser par lui-même, au fond de sa prison. Depuis le moment où Hérodiade indique à sa fille de demander la tête de Jean, l’histoire continue mais le texte de Marc n’indique plus aucun nom, sauf celui de Jean. Comme si tous avaient perdus la tête ! sauf Jean qui, seul, garde son nom, son identité, sa tête.

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