lundi 1 février 2016

Homélie 4e Dimanche C,

Homélie 4e Dimanche C,
Carmel de Saint-Maur Père Maurice Boisson

Lc, 4, 21-30; I Co 12,31-13,13

La parole de Dieu de ce Dimanche nous offre dans la 2e lecture, une des plus belles hymnes à l’amour qui ait été écrite.  Nous l’avons déjà entendue… en particulier dans des célébrations de mariage.

Prenons ces quelques minutes pour laisser ces paroles résonner en nous. Il s’agit de l’essentiel. De ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain, parce que c’est l’être même de Dieu : d’Aimer.

Ces paroles ne doivent pas nous culpabiliser, parce qu’on n’arrive pas bien à les mettre en pratique, elles ne doivent pas non plus nous décourager, parce que c’est trop beau, on n’y arrivera jamais.

Simplement, avec ce que nous sommes, dans les situations qui sont les nôtres, laissons-nous rejoindre au plus profond de nous-même, par cette force d’aimer de Dieu-Amour pour que nous essayions d’aimer encore mieux.

Je vais vous indiquer le chemin par excellence, dit Paul, pour rechercher ce qu’il y a de meilleur.

Aimer, ce n’est pas du prêt-à-porter, c’est un chemin, dit Paul, un chemin, c’est ce qui nous mène à un but, ce qui nous fait découvrir, ce qui nous permet, lentement, de faire mûrir en nous les dons de Dieu, dit encore Paul. Ce chemin nous conduit à l’épanouissement de nos vies, en harmonie avec le désir de Dieu, avec nous-même, avec les autres. Un chemin, on le fait, on fait son chemin, on le cherche parfois,  et souvent on se fraye un chemin à travers les obstacles du chemin. Paul ne parle pas d’une autoroute, ni d’une grande avenue, il nous indique, dit-il, le meilleur chemin pour vivre : celui d’aimer.

C’est le chemin de l’accueil et du don. L’accueil de l’amour de Dieu pour nous ; le don de cet amour reçu et redonné.

Aimer, c’est non seulement donner, mais se donner soi-même, disait quelqu’un. Et il y a bien des manières de le faire.

C’est le chemin du Christ : « Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’au bout. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner à vie pour ses amis, nous dit saint Jean. C’est ce que nous rappelons à chaque Eucharistie, la nourriture pour faire le chemin d’aimer.

C’est vrai qu’aujourd’hui, on ne sait plus très bien la signification des mots : on aime le chocolat, ou le ski, … même, on « adore » tel film etc., et j’aime mes enfants, mon mari, mon épouse, mes amis… c’est quand même pas pareil comme attitude intérieure. Ce chemin que nous indique Paul nous pousse sans cesse à purifier, à recentrer, notre façon d’aimer.

Ce chemin est difficile, il nous fait rencontrer des obstacles, des passages bouchés, des ornières… En fait, ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est toujours sortir de nous-même, de nos égoïsmes, de nos jalousies, de nos œillères, de nos petits intérêts… pourtant, c’est le chemin… C’est la 2e partie de la lecture. L’amour fait ceci, cela, et ce n’est pas ceci, etc., je vous laisse le soin d’y revenir.

A la recherche des dons les plus grands, c’est-à-dire de ce qu’il y a de meilleur pour vivre, le chemin est d’aimer… j’ai beau tout avoir, tout connaître, être le meilleur, et même avoir la plus grande foi, si je n’ai pas l’amour, dans mon cœur, je ne suis rien. « De la foi, de l’espérance de la charité, la plus grande des trois, c’est la charité, dit Paul, pas seulement la charité come aumône, mais étant la qualité première de Dieu : l’Amour.

L’amour ne passera jamais. Quand notre chemin arrivera au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’Amour, nous dit saint Jean de la Croix, Père du Carmel. On demandait un jour à l’Abbé Pierre, dans une interview, c’est quoi pour vous la vie… Il a répondu : « C’est le temps que Dieu nous donne pour apprendre à aimer. » On n’a pas trop de tout de temps pour faire le chemin, le chemin par excellence… de la Vie.

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