Quelques réflexions. 18 Juillet 2017
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Qui est Moïse ? on peut se le demander… Sa vie commence
de manière légendaire comme la légende du roi Sargon, roi mésopotamien du 2°
millénaire avant Jésus-Christ. Des prêtres babyloniens écrivent sa légende au
moment de l’exil à Babylone et les juifs en exil en récupèrent des éléments
pour la vie de Moïse. Sargon est abandonné enfant, dans une corbeille sur
l’Euphrate, puis récupéré par la déesse Ishtar.
Cependant le texte de l’Exode grince à plusieurs
endroits. Rattacher Moïse à la tribu de Lévi parait bien artificiel. Il y a là
une manière pour les prêtres lévitiques de revendiquer leurs prérogatives au
moment de l’écriture du livre de l’Exode. D’autre part, on n’imagine guère la
fille du roi d’Egypte aller se baigner au fleuve avec seulement ses suivantes.
Comment fait-elle pour parler avec la sœur de Moïse et donner un nom hébreu à
Moïse.
Sait-elle l’araméen ? D’ailleurs le nom de Moïse sonne plutôt égyptien :
Ramsès – le mses final se retrouve dans Moïse – et Ramsès est le fils du dieu
Ra, Toutmosis –même racine finale – et nous avons un autre fils du dieu Thot.
Le génie des rédacteurs de l’exode est bien de laisser la situation ouverte.
Moïse est « fils de… » - nous ne le savons pas pour le moment - et la réponse
est encore à découvrir.
Situation difficile en Egypte pour Moïse et situation
difficile pour Jésus dans son propre pays. La recherche de la justice, le
chemin du salut ne prend pas les mêmes moyens pour Moïse et pour Jésus mais
d’un côté comme de l’autre, c’est l’échec et la mort menaçante pour l’un et
pour l’autre. Qu’est ce qui est donc reproché à Capharnaüm ? d’être la ville
qui s’exalte jusqu’au ciel, qui se targue des miracles de Jésus, qui croit
pouvoir tenir sans opérer de changements, de transformations. Un peu comme
Moïse qui veut rétablir le droit par la force. Il est seulement « fils de… »,
non pas fils d’un Dieu de pouvoir. Comme les rois d’Egypte ou de Babylon et
tous ceux qui font sentir domination, esclavage ou exil. Sera-t-il alors fils
d’un Dieu qui nous demande conversion
permanente pour nous donner avec générosité et faire fructifier notre vie
jusqu’au cent pour un. -Simple rappel de l’évangile de dimanche peut-être
effacé par la fête du Carmel. Et sans doute à relire pour continuer la fête et
commencer les vacances !
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