Quelques réflexions - 2 Janvier 2018

 Quelques réflexions - 2 Janvier 2018

Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans

Derrière le texte de la 1° lecture, on sent des difficultés dans la communauté johannique. Nous n’avons pas lu le passage de la lettre de Jean prévue pour le 31 décembre (pour cause de dimanche). Jean signalait déjà la présence de beaucoup d’anti-Christs : il les identifiait comme adversaires du Christ et ajoutait : « Ils sont sortis de chez nous mais n’étaient pas des nôtres. Et vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction », c’est à dire la connaissance qui vient du Christ.

Cela nous permet d’entrer de manière moins abrupte dans la lecture d’aujourd’hui ? Les Anti-Christs refusent que Jésus soit le Christ. Pour eux : que le Christ soit homme, d’accord ! Mais qu’il ressuscite et soit fils de Dieu, non ! Il y a des gens qui égarent les autres. Que présentent-ils donc ? Pour eux, Jésus est simplement un homme qui aurait été investi par la divinité au moment du baptême - quand Dieu dit « tu es mon fils » – jusqu’au moment qui précède la passion. Ils nient toute signification à la fois à Noël et à la Passion/ Résurrection de Jésus, au salut en Jésus Christ ? Il y a alors une complète déconnexion entre le Jésus de l’histoire et le Christ de la foi.

Pour Jean, il s’agit de revenir à l’essentiel : la proximité du Père et du Fils, la proximité de Dieu avec les hommes. Toutes les religions tournent l’homme vers Dieu, mais le Dieu des chrétiens se tourne et descends vers l’homme. Quiconque refuse cette descente du Fils n’a pas non plus le Père ; et celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père. Voilà pourquoi Jean insiste sur Jésus comme fils de Dieu, identité même de Dieu. Jean recommande aux chrétiens de ne pas oublier l’enseignement reçu.

Alors l’évangile de ce jour vient bien. Les envoyés des pharisiens veulent connaitre l’identité de Jean le Baptiste. Et lui les renvoie à un plus grand que lui : il n’est pas digne de dénouer la courroie de sa sandale. Et l’évangile selon Jean ne racontera pas le baptême de Jésus mais c’est Jean le Baptiste qui en témoignera et affirmera avec force de Jésus : « c’est lui le fils de Dieu ». Puis nous verrons Cana, un humble village de Galilée, devenir lieu de purification et d’alliance. Et puis le Temple avoir besoin d’être purifié de l’accumulation de l’argent et du commerce. Si Jésus pose des gestes pareils, c’est bien parce qu’il est Fils de Dieu depuis toujours et pour toujours.